« Et si atteindre votre objectif pouvait avoir des inconvénients ? »

raziel&mentalflow_Inconvénients-à-atteindre-son-objectifSportifs, entrepreneurs, étudiants : vous avez à votre actif des heures d’entraînement ou de travail. Tout semble fin prêt pour le grand jour. Et pourtant, ce fameux jour J, des pensées parasites semblent venir remplir un boulet inconscient que vous trainez et qui vous empêche d’atteindre l’objectif fixé.

Comment faire pour les éviter ?

Bien sûr, c’est rageant ! Surtout lorsqu’on y met toute sa conviction, toute son énergie, tout son temps aussi parfois et que l’on semble déterminé à réussir ! Alors l’incompréhension prend le pas sur le raisonnement, et la déception grandit.

Mais que s’est-il passé ? Comment avez-vous réussi à échouer ?
Je vais vous expliquer comment en préparation mentale, j’accompagne mes patients pour mieux maîtriser les éléments, à transformer un dialogue interne négatif en positif ou à prévoir l’imprévisible.

Lorsque la demande de prise en charge en préparation mentale survient après une grosse déception vécue par l’accompagné, nous reprenons l’objectif fixé initialement. C’est à la question « Que voulez-vous ? » qu’il devra répondre selon l’acronyme « SMART » qui est une façon de mieux déterminer son objectif pour en optimiser l’atteinte :

  • S pécifique (plus l’objectif est précis, plus il est contrôlable),
  • M esurable (pour évaluer s’il est atteint ou non),
  • A ccessible (attention à trop d’ambition !),
  • R attaché à un projet (chaque objectif s’inscrit dans un projet plus large, idéalement, le projet de vie !),
  • T emporellement défini (fixer le début et la fin, des dates jalons).

Et c’est une fois que l’objectif semble fixé clairement, que la suite de mon questionnement a de quoi surprendre :

Pourrait-il y avoir des inconvénients à atteindre votre objectif ?

ou son corollaire : Pourrait-il y avoir des avantages à NE PAS l’atteindre ?

Cela signifierait-il que ne pas parvenir à ses fins pourrait être une bonne nouvelle ? Qu’est-ce que cette situation permet de préserver, et qui aurait été perdu en … gagnant ?!?

Les réponses apportées permettent d’aider mes patients à conserver les avantages de la situation d’origine, tout en l’amenant à trouver des solutions pour favoriser son évolution.

Quelques exemples de contre-performances « souhaitées »

Prenons par exemple ce sportif qui performe dans une catégorie « à sa portée » mais dont une ou des victoires trop éclatantes le ferait évoluer : il serait alors obliger de durcir ses entraînements, d’en ajouter aussi. Tout cela avec des matchs d’une autre intensité, plus difficiles à appréhender pour des résultats souvent décevants, dans un premier temps, liés à la nouveauté et au temps d’adaptation nécessaire. Tout ce temps et cette énergie qu’il devra prendre l’empêcheront d’être aussi disponible qu’avant pour son entourage.

Ou encore cet étudiant dont des résultats trop brillants dans sa ville d’origine l’engageront à quitter sa famille pour aller étudier dans une autre ville, un autre pays parfois. Et le travail supplémentaire généré par le niveau de cette école à laquelle il postule le contraindra à limiter les sorties entre ami(e)s, ce qui pourrait rapidement devenir moins plaisant qu’une école dont les heures passées en cours suffiraient à sa compréhension et à des résultats permettant d’obtenir son diplôme.

Enfin, cet entrepreneur qui, réussissant à concrétiser le rêve de sa vie de signer ce gros contrat, se verrait alors dans l’obligation soit de s’investir davantage dans son travail pour subvenir aux promesses affichées dans le contrat et être contraint de délaisser sa famille, soit d’engager d’autres collaborateurs et, dans son esprit, déstabiliser la cohésion actuelle qu’il avait mis du temps à mettre en place.

C’est en se posant les bonnes questions dès le début d’un projet qu’en préparation mentale nous parvenons à anticiper les freins inconscients et, ainsi, se donner de vrais choix :

A) Finalement, je renonce en conscience à l’atteinte de cet objectif car cela est mieux pour moi : mon équilibre actuel est trop important et je souhaite le conserver,

B) J’y vais quand même et j’y mettrai, jusqu’au bout, toute mon énergie !

Comme disait le philosophe Sénèque : « Il n’y a de bon vent que pour celui qui sait où il va »

Et vous, en savez-vous désormais davantage sur où vous allez ? 😉

Illustration : Michel Rivière